LP04 : Précession dans les domaines macroscopique et microscopique

Dans cette leçon, nous utilisons une seule loi pour expliquer des phénomènes présents de l’astrophysique à la physique atomique.

La toupie

Montrer la toupie.

Description cinétique

On considère, dans le référentiel galiléen \fref{R} repéré par O(x, y, z), un solide S à symétrie cylindrique, de masse m et centre de masse G. On introduit un autre référentiel \fref{R'} repéré par O(i, j, k) orienté de sorte que l’axe Ok soit aligné sur l’axe de symétrie du solide, qui est libre de tourner autour du point O. On prend \norm*{\va{OG}} = l, et Oz est vertical.

On appelle :

L’approximation gyroscopique est une relation d’ordre sur les vitesses de rotations définies ci-dessus. On fera l’approximation que \dt{\phi} \gg \dt{\psi} \gg \dt{\theta}.

Le vecteur rotation de \fref{R'} par rapport à \fref{R} va s’écrire : \vb{\Omega}_{\fref{R'}/\fref{R}} = \dt{\psi} \vu{z}.

Le vecteur rotation de S par rapport à \fref{R'} va s’écrire : \vb {\Omega}_{S/\fref{R'}} = \dt{\phi} \vu{k}.

Le vecteur rotation de S par rapport à \fref{R} est donc : \vb{\Omega}_{S/\fref{R}} = \dt{\psi} \vu{z} + \dt{\phi} \vu{k}.

Précession de la toupie

Dans \fref{R} on applique le théorème du moment cinétique au solide S en contact parfait avec son support au point O, qui y applique une action mécanique \vb{N} = -m\vb{g}.

\eval{\dv{\vb{L}_O}{t}}_\fref{R}
        = \mathcal{M}_O(-m\vb{g}) + \mathcal{M}_O(\vb{N})
        = - \va{OG} \cross m\vb{g} + \vb{0}
        = m g l \qty(\vu{z} \cross \vu{k})\textrm{.}

Par ailleurs, donné la symétrie, le moment cinétique de S s’écrit :

\vb{L}_O = \smqty(\dmat{I, I, J})_{\fref{R'}}
             \dotproduct \vb{\Omega}_{S/\fref{R'}}
           = J \dt{\phi} \vu{k}\textrm{.}

Vitesse de précession

Voir si les calculs sont faits dans [1].

Alors, en combinant les égalités :

\begin{align*}
        \eval{\dv{t}(J\dt{\phi}\vu{k})}_{\fref{R}}
        = \eval{\dv{t}(J\dt{\phi}\vu{k})}_{\fref{R'}}
            + \vb{\Omega}_{\fref{R}/\fref{R'}} \cross J\dt{\phi}\vu{k}
        &= \vb{0} + \dt{\psi}\vu{z} \cross J\dt{\phi}\vu{k}\\
        &= m g l \qty(\vu{z} \cross \vu{k})
    \end{align*}

d’où après projection :

\dt{\psi} = \frac{m g l}{J\dt{\phi}}\textrm{,}

algébriquement, la vitesse angulaire de précession.

Décrire et schématiser les différents régimes : bouclé, rebroussement, dormant.

Application numérique sur la toupie de manip.

D’autre part :

\vb{L}_O \dotproduct \dv{\vb{L}_O}{t}
  = 0
  = \frac{1}{2} \dv{L_O^2}{t}
  \implies
  \norm{\vb{L}_O} = \cst\textrm{.}

Et :

\vu{z} \dotproduct \dv{\vb{L}_O}{t}
  = \dv{\vb{L}_O \dotproduct \vu{z}}{t}
  = 0
  \implies
  L_z = \cst\textrm{.}

Ces résultats permettent d’affirmer que le moment cinétique \vb{L}_O et donc \vb{\Omega}_{S/\fref{R'}} ainsi que l’axe de symétrie de la toupie (Ok), décrivent un cône autour de l’axe Oz, cône parcouru dans le même sens de rotation que la rotation propre.

La Terre comme un gyroscope déséquilibre [2]

Application numérique de la Terre dans le champ de pesanteur du Soleil. Cycles de Milankovitch (précession de l’ellipse + du pôle Nord).

Précession et magnétisme, spectroscopie RMN [3]

Spin nucléaire de l’hydrogène

Rappels sur le moment cinétique quantique. [4]

Moment cinétique orbital : \vb{L} = \vb{r} \cross \vb{p}.

Composantes :

\begin{align*}
    L_x &= yp_z - zp_y\\
    L_y &= zp_x - xp_z\\
    L_z &= xp_y - yp_x
\end{align*}

Règle de correspondance : \vb{p} = - i \hbar \grad, donc \vb{L} = - i \hbar \vb{r} \cross \grad.

Commutations :

\begin{align*}
    \comm{\vb{L_x}}{\vb{L_y}} &= i \hbar \vb{L_z}\\
    \comm{\vb{L_y}}{\vb{L_z}} &= i \hbar \vb{L_x}\\
    \comm{\vb{L_z}}{\vb{L_x}} &= i \hbar \vb{L_y}
\end{align*}

Opérateur carré : \vb{L}^2 = L_x^2 + L_y^2 + L_z^2 et \comm{\vb{L^2}}{L_x}=\comm{\vb{L^2}}{L_y}=\comm{\vb{L^2}}{L_z}=0.

En coordonnées sphériques,

L_z = - i \hbar \pdv{\phi}

est beaucoup plus simple que L_x ou L_z.

Quantification : puisque les commutateurs sont nuls, il existe trois ensembles de fonctions propres Y communes aux paires \vb{L}^2,L_x… On choisit celles de \vb{L}^2 et L_z :

\begin{align*}
    \vb{L}^2 Y(\theta, \phi) &= \hbar^2 \lambda Y(\theta, \phi)\\
    \vb{L_z} Y(\theta, \phi) &= \hbar \mu Y(\theta, \phi)
\end{align*}

On sépare les variables, on écrit l’équation différentielle, le calcul donne : \Phi(\phi) = C e^{i \mu \phi}. Or \Phi dérivable implique \Phi(2Pi) = \Phi(0) \implies e^{2i\mu\pi} = 1 \implies \mu \in Z.

On s’intéresse aux noyaux atomiques de moment cinétique de spin \vb{S} non nul associé au moment magnétique \vb{\mu}. Les deux moments, qui sont quantifiés, sont liés par le facteur gyromagnétique du noyau : \vb{\mu} = \gamma \vb{S}, où \gamma peut être positif ou négatif.

Le moment cinétique de spin d’un noyau d’hydrogène (spin S = \flatfrac{1}{2}) peut se trouver dans 2S + 1 = 2 états quantiques.

Leur énergie d’interaction avec un champ magnétique extérieur s’écrit :

\begin{align*}
    E_+ &= + \frac{1}{2} \gamma \hbar B_0\\
    E_- &= - \frac{1}{2} \gamma \hbar B_0
\end{align*}

Le champ extérieur lève la dégénérescence. La différence d’énergie est \Delta E = \gamma \hbar B_0 associée à une fréquence de transition \nu = \gamma B_0.

Précession du spin nucléaire autour d’un champ fixe

Le proton de moment magnétique \vb{\mu} et moment cinétique en O \vb{L}_O constitue le noyau des atomes d’hydrogène. Les moments \vb{\mu} et \vb{L} sont liés par la relation : \vb{\mu} = \gamma \vb{L}\gamma est le facteur gyromagnétique du proton.

On plonge le proton dans un champ magnétique \vb{B_0} = B_0 \vu{z}. Le théorème du moment cinétique dans \fref{R} en O s’écrit :

\eval{\dv{\vb{L}_O}{t}}_R = \vb{\mu} \cross \vb{B_0}
  \implies
  \eval{\dv{\vb{\mu}}{t}}_R = \gamma \vb{\mu} \cross \vb{B_0}
                            = - \gamma \vb{B_0} \cross \vb{\mu}\textrm{.}

Cette relation permet d’affirmer que \vb{\mu} décrit un cône autour du vecteur \vb{B_0} à la vitesse angulaire \vb{\Omega_0} = - \gamma \vb{B_0} dite fréquence de Larmor, qui est propre à l’atome d’hydrogène pour un champ magnétique donné.

Bien comprendre pourquoi le cône, voir [2] et [3]

Mouvement et champ magnétique apparent dans un référentiel tournant

Alors, dans un référentiel tournant à la vitesse \vb{\Omega_0}, la rotation de \vb{\mu} peut être annulée. Plus généralement, dans un référentiel \fref{R'} tournant à une vitesse \vb{\Omega} collinéaire à \vb{\Omega_0}, on peut écrire :

\eval{\dv{\vb{\mu}}{t}}_{\fref{R'}}
  = \gamma \vb{\mu} \cross \vb{B_0} - \vb{\Omega} \cross \vb{\mu}
  = \gamma \vb{\mu} \cross \vb{B_0'}\textrm{,}

\vb{B_0'} = \vb{B_0} + \flatfrac{\vb{\Omega}}{\gamma} est le champ magnétique perçu dans \fref{R'}. Alors :

\eval{\dv{\vb{\mu}}{t}}_{\fref{R'}} = \gamma \vb{\mu} \cross \vb{B_0'}\textrm{,}

permet encore de dire que \vb{\mu} décrit un cône autour du vecteur \vb{B_0'} à la vitesse angulaire : \vb{\Omega_0'} = - \gamma \vb{B_0'} = \vb{\Omega_0} - \vb{\Omega}. Mais si les deux vitesses angulaires sont égales, ce mouvement de précession est nul.

[3] fait une analogie avec un astronaute dans l’ISS qu’il faut comprendre.

Mouvement en présence d’un champ tournant

Lorsque l’on ajoute un champ \vb{b_1} \parallel \vu{i} \perp \vu{z} fixe dans \fref{R'} on peut écrire :

\eval{\dv{\vb{\mu}}{t}}_{\fref{R'}} = \vb{0} + \gamma \vb{\mu} \cross \vb{b_1}\textrm{,}

ce qui permet de dire que \vb{\mu} décrit un cône autour de \vb{b_1} à la vitesse angulaire \vb{\Omega_1} = - \gamma \vb{b_1}.

Faire le schéma de [3] et prévoir une animation python.

L’application de ce champ pendant une durée t = \frac{\flatfrac{\pi}{2}}{\Omega_1} va aligner \vb{\mu} dans la direction \vu{j} de sorte que le moment magnétique soit perpendiculaire à \vu{B_0}.

Cette impulsion permet donc d’écarter le moment magnétique de sa position d’équilibre (le long de \vu{z}) vers une position orthogonale (le long de \vu{j}).

Mesure dans le plan du champ tournant

Dans le référentiel \fref{R} du laboratoire, le moment magnétique se trouve maintenant dans le plan Oxy, et précesse autour de \vu{z}. Une bobine parallèle à Oyz va pouvoir mesurer la composante selon \vu{x} du champ magnétique créé par les variations sinusoïdales de \vb{\mu} dans cette direction.

Mouvement des noyaux d’une population de molécules

Toute l’analyse en RMN est possible car le facteur gyromagnétique \gamma^j d’un noyeau j (donc sa fréquence de Larmor \vb{\Omega}^j) dépend de son environement électronique. Des atomes d’hydrogène \ce{H}^j d’environements chimiques \epsilon^j différents vont donc s’aligner dans Oxy et produire un champ mesurable par la bobine pour des vitesses de rotation de \vb{b_1} différentes.

Le mouvement des moment magnétique des noyaux de fréquence de Larmor \vb{\Omega}^j \neq \vb{\Omega} se calcule lui aussi.

Terminer avec le schéma de [3] et une animation.