LP10 : Phénomènes interfaciaux impliquant des fluides
Niveau : L3
Prérequis :
- Énergie interne
- Potentiels thermodynamiques
- Trombone dans l’eau : existence d’une force à la surface.
- Cadre avec film de savon : diminution des surfaces.
- Deux gouttes d’eau sur deux surfaces : elles n’ont pas la même forme.
Dans cette leçon, nous étudions les interfaces : il s’agit de régions de l’espace où plusieurs phases sont en contact. Par un modèle simple, nous expliquerons les phénomènes physiques mis en jeu dans les manips précédentes. Autre chose à noter, en lien avec ce sujet : en chimie on lit les volumes « au bas du ménisque », mais pourquoi le liquide monte-t-il aux parois ?
La tension superficielle
Origine physique
Description énergétique [1] [2]
On considère un liquide sur réseau, constitué de
molécules de taille
;
entre chaque paire de molécules voisines existe une énergie liante
.
Pour calculer l’énergie du liquide, on le découpe en tranches de
molécules. L’une de ces tranches interagit avec ses deux voisines par
une énergie
,
puisqu’il y a
paires
de tranches alors l’ensemble de ces tranches implique une énergie
d’interaction
. En
découpant de manière similaire le liquide selon les deux autres axes, on
calcule une énergie d’interaction :
En notant le
volume du liquide, et
sa
surface, on obtient :
on constate que
: les
molécules à la surface manquent d’énergie liante par rapport à celles du
volume. Autrement dit, augmenter la surface du liquide coûte de
l’énergie. En conséquence, un système physique isolé d’autres
interactions et étant stable dans les états d’énergies minimales, va
minimiser sa surface.
Revenir sur les expériences introductives : trombone, cadre.
Notons que pour un volume donné la sphère est la forme géométrique qui minimise la surface : les gouttes d’eau isolées ou pseudo-isolées (par exemple dans l’ISS) adoptent une forme sphérique.
L’énergie de tension superficielle
dépend
des interactions intermoléculaires :
Liaison | Liquide | ||
---|---|---|---|
Van Der Waals | 0.02 | Huile | 20 |
Hydrogène | 0.5 | Eau | 72 |
Métallique | 1 | Mercure | 50 |
Cette énergie contribue à l’énergie interne des systèmes thermodynamiques. Elle est souvent négligée, car le terme de volume domine, mais dans certains systèmes sa contribution est importante.
Description dynamique [2]
On sait maintenant qu’il faut apporter de l’énergie pour ajouter des
molécules à la surface. Cela revient à fournir un travail, donc une
force. Pour augmenter la surface de
, on
doit fournir le travail
.
Considérons un exemple simple :
Baguette de verre [2], film de savon :
.
Loi de Laplace [3]
Comme mentionné plus haut, l’énergie superficielle contribue à l’énergie interne des systèmes thermodynamiques.
Considérons alors une goutte d’eau sphérique de rayon
(volume
,
surface
)
évoluant dans une atmosphère à la pression
thermostatée à la température
. La
différentielle de l’énergie interne
s’écrit :
On montre que l’enthalpie libre externe :
agit comme potentiel thermodynamique pour l’étude de ce système. Sa différentielle s’exprime :
Alors à l’état d’équilibre
donc :
donc, et :
La pression dans la goutte est supérieure à la pression ambiante,
mais diminue lorsque
augmente.
Bulles de savon reliées, penser à faire la différence entre bulle et goutte.
Mouillage
Types de mouillage
Total, partiel, nul. Angle de description.
Loi de Young-Dupré
Bilan des forces [2] sans définir S. Comparer les gamma et discuter de l’angle. Ne pas oublier la réaction du support.
Capillarité
Longueur capillaire [4]
Nous avons ici discuté de gouttes sphériques, en avançant que la sphère était la forme la plus stable. Pourtant, nous observons que toutes les gouttes ne sont pas sphériques. Notre modèle présentait la tension superficielle comme seule énergie potentielle, mais sur Terre la gravité joue un rôle important, voyons sur quel ordre de grandeur elle est en effet négligeable.
On considère une goutte sphérique de masse volumique uniforme, baignant dans l’atmosphère de masse volumique uniforme dans laquelle la pression obéit à la loi de l’hydrostatique.
Faire un schéma.