LP13 : Évolution et condition d’équilibre d’un système thermodynamique fermé
Le potentiel
Une notion de mécanique [1]
Les systèmes mécaniques initialement maintenus dans un état donné évoluent lorsqu’une contrainte est relâchée vers un autre état de sorte que leur énergie potentielle diminue. Ils atteignent un équilibre lorsque leur énergie potentielle atteint un extrémum. L’équilibre peut être stable, métastable, ou instable selon qu’il s’agisse d’un minimum global, d’un minimum local, ou d’un maximum.
La conservation de l’énergie assure que cette énergie potentielle a été dissipée par le système.
Un système masse-ressort initialement contraint dans une position étendue et baignant dans une atmosphère va osciller dès lors que l’on relâche la contrainte, convertissant énergie cinétique et énergie potentielle, avant de le rejoindre une position équilibre où l’énergie potentielle est minimale.
Une généralisation en thermodynamique [1] [2]
Les systèmes thermodynamique sont soumis aux deux premiers principes :
Un système fermé et isolé initialement contraint dans un état
pourra
évoluer vers un état final
par
création d’entropie, de sorte que l’inégalité
soit
vérifiée.
Cette affirmation laisse entendre que l’on peut définir une fonction
appelée négentropie de sorte que l’évolution du système fermé
et isolé soit contrainte par sa diminution :
. La
néguentropie joue alors un rôle similaire à l’énergie potentielle des
systèmes mécaniques et on la qualifiera de potentiel
thermodynamique.
Le système atteint un état d’équilibre stable lorsque sa néguentropie est globalement minimale. Les équilibres peuvent être métastables en cas de minimum local, mais la thermodynamique ne prévoit pas d’équilibre instable car les fluctuations présentes à l’échelle microscopiques feraient spontanément sortir le système de cette situation.
Comme indiqué, la néguentropie ne constitue un potentiel thermodynamique que pour les systèmes fermés et isolés. Mais nous allons voir que pour chaque système il est possible de trouver une fonction agissant comme potentiel.
Système fermé et indéformable, en contact avec un thermostat
Le potentiel [2]
Considérons un système fermé, indéformable, en contact avec un
thermostat à la température
qui
est la seule source d’échange thermique. Le système contraint dans un
état initial
est
relâché et évolue vers un état final
.
Les variables ajustables du système sont notées
(variable conjuguée
) et la
température du système
(variable conjuguée
) en
fait partie.
Trouver un exemple de variables internes ajustables autre que la température dans ce type de transformation.
Les premier et second principes peuvent s’écrire :
D’où :
On définit alors
de
sorte que
agisse
en potentiel thermodynamique pour le système :
Remarquons que
dépend
à la fois de l’état du système (via
et
) et de
la température du thermostat
(
) qui
est un paramètre extérieur, pas une variable interne du système. Il ne
s’agit donc pas d’une fonction d’état.
Condition d’équilibre [1] [2]
Le système atteindra un état d’équilibre lorsque la différentielle
de
est
nulle :
Cette dernière égalité donne la condition d’équilibre :
et
.
Stabilité?
Traiter un exemple où
apparait clairement.
Cas particulier d’un équilibre thermique avec le thermostat dans l’état initial et l’état final [2]
Dans le cas particulier où les états
et
sont
des états d’équilibres thermiques avec le thermostat, alors les
températures
et
des
deux états vérifient :
. Dans
ce cas, la variation entre
et
de
l’énergie libre du système
vérifie :
Cette fois, le potentiel thermodynamique dont le rôle est
aussi joué par la fonction d’état
ne
dépend que de variables internes.
Système fermé déformable, en contact avec un thermostat et une atmosphère
La fonction
[2]
Dans cette situation, le système reçoit algébriquement un travail
et le
premier principe s’écrit :
D’où : . Alors
:
Si le système reçoit du travail
(),
alors
peut
augmenter : il ne s’agit pas d’un potentiel thermodynamique pour les
systèmes déformables.
Toutefois, si le système cède du travail
(), et
que le système est destiné à le récupérer, le travail maximum
récupérable est :
La fonction
diminue au cours de la transformation et sa diminution correspond au
travail maximum que l’on peut récupérer. Avec un système adapté, on le
récupère entièrement dans le cas d’une transformation réversible, et on
n’en récupère qu’une partie dans le cas d’une transformation
irréversible
reste
intéressante pour ces systèmes, même s’il ne s’agit pas d’un
potentiel.
Le cas de la machine cyclique monotherme
Puisque sur un cycle,
et
, alors
forcément
pour
ce cycle. Ce qui rend compte du problème théorique lié à ces machines
longtemps cherchées par les inventeurs.
Préparer un document à projeter pour toute la suite de cette partie, puisque c’est très similaire à la précédente.
Le potentiel
Le système est semblable au précédent, mais déformable et soumis à
une pression par
l’atmosphère qui est la seule source de travail.
Le travail des forces de pression s’écrit
, ce
qui permet de réexprimer l’inégalité sur
:
On définit alors
de
sorte que
agisse
en potentiel thermodynamique pour le système :
Là encore il faut remarquer que
n’est
pas une fonction d’état du système puisque la fonction dépend de
et
.
Condition d’équilibre
Le système atteindra un état d’équilibre lorsque la différentielle
de
est
nulle :
Cette dernière égalité donne la condition d’équilibre :
et
et
.
Cas particulier d’un équilibre thermique avec le thermostat et mécanique avec l’atmosphère dans l’état initial et l’état final
Cette fois, le potentiel thermodynamique dont le rôle est
aussi joué par la fonction d’état énergie libre
ne
dépend que de variables internes.
Lire [1] (p 190, chap. 5, III.D.1) sur le choix du potentiel, et se préparer à discuter la notion de variables naturelles.
Un exemple : la pile Daniell
Montrer la pile !
Faire vérifier tout ça avant de raconter n’importe quoi
On considère un système fermé, constitué :
- de cuivre solide
- de zinc solide
- d’ions cuivre en solution aqueuse
- d’ions zinc en solution aqueuse
où la réaction chimique
est
susceptible de se produire.
Les variations d’énergie interne de ce système s’écrivent :
où est le
potentiel entre les électrodes et
la
charge électrique relative entre les électrodes.
La variable conjuguée à
est
car :
puissance électrique
donc
.
Avec les relations sur les quantités de matière et la charge :
D’où :
à l’équilibre on aura, d’après la condition démontrée plus haut :
L’application numérique dans l’état standard
(,
,
) donne
avec
:
Espèce | Potentiel standard
( |
---|---|
0.00 | |
0.00 | |
65.52 | |
-147.03 |