LP24 : Ondes progressives, ondes stationnaires
Dans cette leçon sur les ondes on s’intéresse à deux types particuliers de solutions à l’équation de D’Alembert. Ces solutions ont déjà été rencontrées dans divers problèmes et introduites par des considérations phénoménologiques.
L’objectif de cette leçon est de revenir sur l’équation de D’Alembert et sur les considérations physiques qui mènent à l’écriture d’ondes progressives ou d’ondes stationnaires et nous pourrons étudier les différences qui existent entre les deux.
Énoncer les hypothèses faites dans cette leçon : dispersion, absorption, linéarité, …
On fait le choix de mener les calculs sur la corde plutĂ´t que le
câble car l’étude de la corde ne nécessite l’introduction que d’un seul
paramètre : la déformation
;
l’étude du câble nécessite l’introduction de
et
.
Équation de D’Alembert
Rappels, notations
Montrer la corde de Melde avec des conditions aux limites qui ne donnent pas lieu à une réflexion.
Montrer aussi le câble coaxial dans les mêmes conditions.
L’équation de D’Alembert décrit la propagation des ondes, c’est une équation aux dérivées partielles dont la dérivée seconde par rapport au temps illustre le caractère réversible. Concernant les ondes sur la corde on trouve :
avec la
célérité de l’onde.
Solution générale
On montre mathématiquement que les solutions générales de cette équation sont de la forme :
oĂą et
sont
deux fonctions deux fois dérivables par rapport au temps et à l’espace.
Les solutions progressives et les solutions stationnaires sont donc des
cas particuliers de combinaisons lin’éaires de cette forme de solution
générale.
Solutions progressives
Ondes progressives
Si l’on considère le cas où
, et
est
quelconque, puis que l’on trace des graphes de la fonction
pour
différents instants
, on
constate que cette solution correspond à la propagation d’un paquet
d’ondes dans le sens des
croissants.
Concernant le paquet d’ondes sa forme est donnée par :
donne l’amplitude du signal en fonction de
à l’instant
, cela correspond à prendre une photo de la corde à un instant donné ;
donne l’amplitude du signal au cours du temps en
, cela correspond à filmer la hauteur de la corde à un point donné.
Avec deux oscilloscopes on peut regarder
le
long du câble coaxial.
On peut utiliser ./python/prop\_onde\_cl.py
pour
illustrer la propagation d’un paquet et montrer
.
Évidemment, va
correspondre Ă la propagation dans les sens des
décroissants. Ce type de solutions nécessite donc de faire l’hypothèse
que le signal ne se déplace que dans une direction : il ne doit pas y
avoir de réflexions ou d’autres sources.
Ondes progressives harmoniques
La linéarité de l’équation de D’Alembert permet de décomposer une des solutions pour l’écrire comme une somme d’autres solutions.
En physique il est très utile de décomposer les phénomènes ondulatoires en solutions harmoniques. Concernant les solutions progressives de l’équation de D’Alembert, on peut vérifier que :
correspond bien Ă une solution. Et les travaux de Fourier nous
permettent d’affirmer que toute fonction peut s’écrire comme une somme
de . Le
paquet d’onde dans l’illustration précédente est formé à partir de :
Le paquet d’onde dans l’expérience du câble coaxial est formé à partir de
Propagation de l’énergie
On définit les ondes comme les phénomènes qui propagent de l’énergie sans transport de matière. Il est alors important de regarder comment se propage cette énergie.
Sur l’exemple de la corde l’énergie cinétique linéique et l’énergie potentielle linéique sont données par :
donc l’énergie linéique est :
La conservation de l’énergie assure que :
oĂą
correspond au vecteur densitĂ© de courant d’énergie. On peut calculer Ă
une dimension :
:
par propriété inverse sur la dérivée du produit :
en intégrant ce résultat :
On choisira la constante d’intégration comme étant le vecteur nul. Pour une onde progressive harmonique :
on obtient :
la densité d’énergie se propage donc à la vitesse
dans
la même direction que l’onde.
Pour le câble coaxial :
et
.
or, les équations différentielles couplées sont :
alors :
Ă nouveau, pour une onde progressive harmonique :
Réflexion d’ondes progressives [1]
Forme mathématique, conditions aux limites
Forme mathématique de l’onde réfléchie
Pour étudier les ondes progressives nous avons tout à l’heure dû
faire l’hypothèse que les ondes ne se propageaient que dans une
direction ; donc
qu’il n’y avait ni réflexion ni autres sources.
Ces hypothèses nous plaçaient dans un cadre mathématique simple avec
une seule fonction à étudier. Dans cette deuxième partie on propose une
hypothèse différente : nous admettons que la réflexion en
est
parfaite de sorte que l’onde qui se propage dans un sens prend la même
forme que celle qui se propage dans l’autre sens, mais avec un signe
opposé :
On impose donc un lien entre
et
en
quelque soit
. Pour
connaître l’amplitude de l’onde réfléchie
en
Ă
l’instant
, on
doit chercher Ă quel instant
elle a
été générée en
:
Onde résultante
L’amplitude effectivement mesurée en un point de la corde à un instant donné est :
En particulier, au point
oĂą se
fait la réflexion on a
.
Ondes harmoniques
Pour une onde incidente harmonique :
Ondes stationnaires [2]
Caractéristiques
En considérant deux ondes progressives harmoniques
et
de
mĂŞme pulsation, vitesse, amplitude mais de direction de propagation
opposées, on trouve que l’onde résultante prend la forme :
L’amplitude
s’écrit comme le produit d’une fonction périodique du temps et d’une
fonction périodique de l’espace. Contrairement aux ondes progressives
et
dont
l’amplitude dépend de
, les
variables de temps et d’espace sont maintenant séparées.
Nœuds et ventres
Le facteur
s’annule pour des positions précises, que l’on appelle nœuds et
prend sa valeur maximale pour des positions que l’on appelle
ventres. Le facteur
fait
varier l’amplitude des ventres au cours du temps. Pour alléger les
expressions, on prend
.
Les ventres sont situés aux positions
telles
que :
et les nœuds :
La distance entre deux nœuds ou entre deux ventres consécutifs est
, et la
distance entre un nœud et un ventre consécutifs est
.
Aspect énergétique
Montrer que l’énergie ne se propage pas :
.