LP41 : Effet tunnel
Niveau : L3
Prérequis :
- Notion de fonction d’onde
- Équation de Schrödinger
- États liés et quantification
- Densité d’états en physique statistique
Dans cette leçon qui fait suite à celle sur la quantification (dans laquelle nous avons décrit une particule confinée dans un potentiel), nous étudions le cas d’une particule qui va pouvoir évoluer semble-t-il sur un demi-espace.
Barrière de potentiel rectangulaire [1]
Description
Comme pour l’étude des potentiels confinants, nous commencons par un cas qui semble simple.
Une particule de masse
arrive
de la gauche (
,
croissant), avec une énergie
comprise entre
et
. La
mécanique classique prévoit une réflexion de la particule sur la
barrière.
Équation de Schrödinger
De l’équation de Schrödinger à une dimension pour un potentiel indépendant du temps :
nous rappelons une classe de solutions issue de la séparation des variables :
les deux fonctions vérifiant alors :
Solutions des équations stationnaires
Dans les régions 1
(
) et 2
(
)
Dans les régions 1
() et 2
(
) oĂą
on
écrit :
alors, la solution générale dans chaque région est :
Dans la région 0
(
)
Dans la région 0
() oĂą
on
écrit :
cette fois la solution générale est :
Fonctions d’ondes
En écrivant les fonctions d’ondes qui correspondent :
nous trouvons dans les régions 1 et 2 des équations d’ondes qui sont
combinaisons linéaires d’ondes planes progressives (OPP). Les OPP
associées aux coefficients
(
)
correspondent Ă une propagation dans le sens
(
) :
- l’OPP associée au coefficient
correspond Ă la particule incidente,
- l’OPP associée au coefficient
correspond à la particule réfléchie,
- l’OPP associée au coefficient
correspond Ă la particule transmise,
- l’OPP associée au coefficient
correspond à la particule qui aurait été réfléchie loin à l’infini.
Dans notre modèle simple, le seul « obstacle » est la barrière située
entre et
:
l’OPP associĂ©e Ă
n’a
donc pas lieu d’être, nous allons imposer
.
Sur la solution globale
On remarquera qu’elle n’est pas de carré sommable. La particule se trouvera donc en réalité dans une combinaison linéaire (une superposition quantique) de ces états (que l’on appelle un paquet d’ondes). Notons que le spectre accessible est continu, il n’y a plus de quantification.
Réflexion et transmission
Voir si l’introduction/utilisation du courant de probabilités est
nécessaire ou non. Il donne de toute façon
et
, comme
nous l’interprétons déjà . Si oui, l’ajouter aux prérequis.
Donner le mode de calcul pour
et
en
fonction de
(et de
comme
paramètre). Mais ne pas le faire, car c’est très long et les expressions
sont moches et vont prendre du temps à écrire.
Remarquer que
.
Tracer les graphes des fonctions
et
en
faisant apparaître la valeur de
; puis
animer
.
Présence « dans » la barrière
Remarquons que puisque
, la
probabilité de présence de la particule entre
et
est
nulle.
Cependant, si l’on y place un détecteur, on va détecter la particule (car on ajoute un trou !).
Ordres de grandeurs dans des potentiels réels
Microscope Ă effet tunnel
L’effet tunnel présente un intéret technologique…
Électrons dans les transistors
Mais il pose aussi des problèmes…
Particule
dans
les noyaux lourds
S’il semble associé à des conditions bien spécifiques, n’oublions pas qu’il s’agit d’abord d’un phénomène naturel…
On pourra montrer qu’une particule d’énergie
n’est
pas indifférente à la présence de la barrière. Ensuite, on pourra
discuter la modélisation de potentiels réels selon l’approximation WKB
[1].