LP43 : Évolution temporelle d’un système quantique à deux niveaux
Niveau : L3
Prérequis :
- Équation de Schrödinger
- Fonction d’onde
- Notation de Dirac
- Confinement, quantification
- États stationnaires
- Effet tunnel
Suite à l’étude des potentiels confinant et de l’effet tunnel, qui
étaient des premiers exemples d’exercices de mécanique quantique. Dans
ces situations, on résolvait l’équation de Schrödinger indépendante du
temps () et
l’on obtenait des états stationnaires.
On s’intéresse dans cette leçon à des états quantiques qui sont superposition d’états stationnaires d’énergies différentes : ces états vont manifester une évolution temporelle non triviale.
Le double puits de potentiel : système à deux niveaux [1], [2], [3]
L’étude objet de cette leçon peut très bien se faire de manière
abstraite en définissant des états
et
et une
combinaison linéaire
,
mais…
Les systèmes type « double puits » sont des systèmes qui peuvent fonctionner comme bonnes approximations de systèmes à deux niveaux. L’intérêt de les étudier dans cette leçon est de permettre une représentation visuelle pour laquelle on apprécie le système préparé en superposition d’états.
Exemples et modèle
Le problème du « double puits » fait référence aux situations dans lequelles on trouve deux puits de potentiels suffisament proches pour qu’il soit possible de passer de l’un à l’autre par effet tunnel. Dans les molécules chimiques les distances interatomiques sont de l’ordre de l’angström et les énergie de l’ordre de l’électronvolt ce qui rend l’électron susceptible à l’effet tunnel.
On considère l’ion
,
constituté d’un électron et deux protons. Le potentiel auquel est soumis
l’électron correspond à l’ajout des potentiels de chaque proton.
Autre système du même type, la molécule d’ammoniac de géométrie pyramide trigonale est formée d’un atome d’azote et de trois noyaux d’hydrogène qui forment un plan. On peut décrire des vibrations de la molécule comme le déplacement de ce plan par rapport à l’atome d’azote.
Faire les dessins [1].
On s’intéresse donc au double puits dont la barrière, de hauteur
et
largeur
,
sépare les deux puits de largeur
.
Fonction d’onde
On étudie la situation où l’énergie
du
système (la particule, qui est l’électron ou les trois hydrogènes), est
inférieure à
. Comme
d’habitude pour ce genre de problèmes on divise l’espace en régions que
l’on nommera
,
et
et on
définit :
où est la
masse du système. On impose les conditions aux limites nulles,
.
En résolvant l’équation de Schrödinger stationnaires on trouve deux
classes de fonctions d’ondes propres : des solutions symétriques
et des
solutions anti-symétrique
.
\pyimgen{solve_schrodinger_AMMO}
On constate que dans les états stationnaires, la particule à la même
probabilité d’être mesurée à gauche ou à droite. On remarque aussi que :
correspond à un état où la particule est à gauche, alors que
correspond à un état où la particule est à droite. Ces deux états,
et
semblent plus « raisonables » alors qu’ils ne sont pas des états
propres. Rappelons que comme l’équation de Schrödinger est linéaire
alors toute combinaison linéaire de solutions est une solution : on peut
décrire le système aussi bien avec un couple qu’avec l’autre.
Pour ne pas perdre de généralités en le décrivant avec
et
on
doit toutefois s’assurer que ces deux états forment une base si possible
orthonormée, comme
et
le
font. Les deux calculs
et
donnent tous les deux
. Le
calcul
donne
. Les
deux fonctions d’onde sont orthogonales mais pas normées : on pourrait
plutôt choisir
et
,
mais cela à très peu d’importance pour la suite.
Niveaux d’énergie
La continuité de la fonction d’onde permet de calculer les valeurs
des énergies et
associées aux deux états stationnaires, et sous certaines approximations
[1] on trouve des
expressions littérales.