LP44 : Capacités thermiques : description, interprétations microscopiques
Niveau : L3
Prérequis :
- Thermodynamique
- Physique statistique
- Notions de mécanique quantique
Dans le cours de thermodynamique, nous introduisons la capacité
thermique (resp.
)
isobare (resp. isochore). Elle sert de lien entre la quantité d’énergie
échangée par le système avec l’extérieur et la variation de sa
température lors d’une transformation isobare :
. On
définit également des grandeurs massiques, volumiques, molairesCette
grandeur est introduite sans justification et souvent présentée comme
indépendante de la température. Dans cette leçon, nous allons chercher
une origine microscopique à la capacité thermique ainsi qu’un modèle qui
rend compte de ses variations éventuelles. La discussion nous mènera
vers l’un des tests historiques de la mécanique quantique.
Généralités
Définitons
Trouver quoi dire d’introductif : soit une description en physique stat, soit un exemple avec de l’eau soit ?
Théorème de l’équipartition de l’énergie
Le théorème ne doit-il pas être en prérequis ?
On rappelle dans cette leçon le théorème d’équipartition de l’énergie
qui va nous être utile. « Pour un système classique, chaque terme
quadratique de l’hamiltonien va contribuer pour
dans
l’énergie moyenne du système ».
Le résultat vient simplement du calcul d’intégrale :
Notons qu’il est valable indépendamment pour chaque terme quadratique même dans les cas où d’autres termes sont présents.
Gaz parfaits
Gaz parfait monoatomique
Pour un gaz parfait monoatomique, les particules sont indépendantes. Si l’on néglige les énergies autres que cinétiques alors l’hamiltonien pour une particule s’écrit :
il contient uniquement des termes quadratiques au nombre de 3. Pour
tout le système :
.
L’application du théorème d’équipartition nous donne directement :
Dans le Handbook [1] c’est les valeurs de
qui
sont tabulées. On cherche alors à exprimer cette grandeur déjà définie
dans le cours de thermodynamique, rappelons :
d’où :
Comparons :
On constate un bon accord des valeurs expérimentales avec notre modèle uniquement pour les gaz monoatomiques.
Autres gaz parfaits
Faire un tableau qui récapitule tout !
Solides cristallins
Résultats expérimentaux [2]
\pyimgen{capa_thermique_plots}
L’expérience montre que pour les solides à température ambiante et
au-delà la capacité thermique molaire s’approche d’une constante :
, c’est
la loi de Dulong-Petit.
À très basse température, vers
, la
capacité thermique tends vers 0 et les données sont le mieux ajustées
par une courbe en
.
Il semble qu’il y ait une raison théorique au fait que la limite soit zéro en zéro : principe de Nernst ?
Modèle classique
Dans un solide on modélise les nœuds du réseau comme des particules
indépendantes de masse
, liées
à une position d’équilibre par une force de rappel. À cette force on
associe l’énergie potentielle
.
L’hamiltonien pour une particule s’écrit :
: il
contient uniquement des termes quadratiques au nombre de 6 pour un
système à trois dimensions. Pour tout le système :
.
Le théorème d’équipartition s’applique et on obtient :
, d’où
et la
grandeur molaire
.
Modèle d’Einstein (1907) [3]
Einstein reprend le modèle présenté précédemment (oscillateurs harmoniques indépendants) mais y introduit une quantification des niveaux d’énergie dans le cadre d’une mécanique quantique naissante.
Pour un oscillateur harmonique quantique à une dimension l’énergie
mécanique de pulsation
est :
.
[4] Concernant la
pulsation, on peut en déduire un ordre de grandeur en interprétant le
module de Young
microscopiquement, comme
, avec
(densité
) alors
:
.
Ici, le théorème d’équipartition ne s’applique pas, mais la physique
statistique va permettre de calculer l’énergie moyenne. La fonction de
partition pour
un nœud du réseau s’écrit :
dans l’argument du sinus hyperbolique on nomme température d’Einstein
la
quantité
homogène à une température, qui ne dépend que de
la
pulsation des oscillateurs harmoniques ; elle nous sert pour le moment à
raccourcir les écritures. Pour l’ensemble du système,
.
L’énergie moyenne est :
Alors la capacité thermique
s’écrit :
On peut comparer l’allure de cette fonction de
aux
données expérimentales. On constate que l’on retrouve la loi de
Dulong-Petit aux hautes températures et une limite vers
aux
basses températures, mais avec une approche un peu trop horizontale en
effet, le modèle prévoit :
Outre l’écart à l’expérience, c’est surtout l’hypothèse discutable de l’indépendance des oscillateurs harmoniques qui entraina Debye à proposer un autre modèle.
Modèle de Debye [3]
Bien lire [3] (III.E.III.2) pour pouvoir discuter de ce modèle.